Hypokhâgneuse de merde
Avant je pensais que j’étais une élève brillante, ayant obtenue d’ailleurs la meilleure moyenne au bac de ma commune. Mais en fait je suis juste pathétique. Je ne me sur-estimais pas pourtant, au contraire. Je pensais que j’aurais toujours ce goût de l’apprentissage que j’avais durant le secondaire, sans me rendre compte que mon engouement avait faibli au fil des années et que ma flemmardise avait augmenté.
Et puis, il y a eu la dépression avant même l’entrée en classe préparatoire. Tellement encombrante. Plus harassante que les cours eux-même. Terrassante. Une vraie terreur. Elle m’a rendue malade autant psychiquement que physiquement. J’en parlerai après.
Cependant je ne me donne pas d’excuses, j’ai réellement fauté.
Je n’arrive pas à m’organiser. Aujourd’hui j’ai recommencé à avoir envie, à avoir ce désir d’apprentissage seulement faut-il avoir le courage de s’y mettre. Mon désir de changement est bien antérieur à la nouvelle année. En fait, ce journal traite essentiellement de cela : mes chutes, mes élévations, mes renaissances.
Je me sens seule dans cette classe de 32 élèves. Je suis fondue dans la masse. Je me sens tellement insignifiante au regard de mes professeurs qui ne connaissent même pas mon nom. Quel est le rôle de ces profs ? Quel est le rôle du professeur ? Enseigner ou donner envie ?
8-9, ces notes me hantent. J’y suis coltinée sans cesse. C’est un cercle infernal.
J’en viens à ce sentiment horrible de renoncement et cette terrible pensée : " de toute façon quoi que tu fasses tu obtiendra toujours la même note".
Ce qui est évidemment faux.
J’aimerais me faire remarquer par mes professeurs sans faire l’hypocrite. J’aimerais que mon prof de latin soit fier de moi. Mais j’aimerais surtout être fière de ce que je fais. J’aimerais sortir de la médiocrité. Et pour cela il faut que j’y sorte moi-même car personne d’autre pourra le faire.
Ma plus grande erreur aura été de croire que parce que j’ai beaucoup d’affection pour l’écriture, j’aimerai par causalité les études de lettres. Or les deux n’ont jamais connu un aussi grand écart. On écrit énormément en hypokhâgne mais l’on a pas le temps "d’écrire". Or il faut que j’écrive. Parce que les mots sont mes sauveurs.
J’écris pour ne pas mourir et tant que mes mots seront là je survivrai.
Trêve de plaisanterie. 23 heures, heure locale. Nous sommes en pleine période de concours blanc. Demain épreuve de français.