Ce t-shirt dégageait non pas de la Liberté, peut-être un peu quand même, de la révolte, l’audace, la désinvolture. Oui, en lui, elle semblait voir cette catégorie d’adolescent dans le courant je-m’en-foutisme au plus haut des cieux, jeunes et beaux, déconneurs et pourtant intelligents, qu’elle avait voulu l’enfiler, juste comme ça, pour essayer d’être ce qu’il représentait. Mais non cela n’avait pas collé, pas pris. Se rendre compte de n’être ce qu’on veut être, d’être à l’opposé, surtout dans les yeux de celle-ci, l’a rendu un peu désorientée, déçue. Elle aurait alors préféré l’hypocrisie, oui c’est bien ça, qu’on lui mente, pour qu’elle soit heureuse. Rester dans l’illusion et ne rien voir. Sembler. Comme une enfant fragile. Une pauvre petite fille aux caprices démesurés.
Mais l’Honnêteté ne l’épargna pas. Elle répendit sur elle sa foudre et la brisa net. C’est alors qu’elle avait réfléchi à ce monde d’amour et de joie, ce monde où tout le monde aimait tout le monde, ce monde hypocrite et superficiel.
Cela dura un temps. Elle fit mine de ne pas se laisser démonter bien qu’elle se sentait toute chose. Mais avec du recul et, le passé restant le passé, voici que l’Honnêteté lui avait donné une leçon.
Une leçon d’Amitié. Car ceux qui vous aime ne vous mente pas. Ils vous disent juste ce qu’ils pensent.

J’ai regardé ce corps. Je l’ai scruté. J’ai pensé à ce qu’il pourrait devenir. J’ai pensé aux objectifs inachevés. J’ai repensé à ce qu’il ne sera jamais. J’ai pensé que c’était le mien. J’ai pensé que je pourrais l’améliorer, non pas le changer, et que, de cette façon, je l’aimerai.
19:58, Honesty.