Élévation de l'âme

-III-

Courbatures. Elles me font mal. Elles me font chier. J’ai l’impression que mes cuisses sont prises entres des lames de rasoirs. Ça fait mal. Mais c’est fait pour me rappeler ce que j’ai accompli aujourd’hui. No pain, no gain comme ils disent ! Je me suis demandée pourquoi j’aime autant regarder les séries, les télé-réalités, les documentaires. Et j’ai compris. Rêver. Tel est le mot. Lorsque je regarde un film, un bon, il me plonge tout-de-suite dans l’univers des personnages. Ils me font rêver. Ils me font envie. Oui, je les envies. J’ai envie de vivre leur expérience, d’avoir une fin heureuse à mon tour, et pas ce vide si pesant. Ça ne m’empêche pas d’aimer les drames. D’avoir de l’empathie pour ces personnages, ces personnes qui vivent des choses plus ou moins douloureuses. J’ai parfois l’impression de ressentir leur douleur. Étrange comme sentiment. Suis-je caméléon? http://helloday.journalintime.com/Douleur Cette palette de caractères éveille mon œil hautain. Quoi qu’il en soit, je laisse défiler les différentes scènes de la journée devant mes yeux et je me dis que j’ai bien fait de ne pas me lever plus tôt. Du moins, me réveiller pour couper l’horrible son du réveil. Définitivement dégoûtée par cette sonnerie. J’ai l’impression que tout a changé depuis deux jours. C’est fou… J’ai recommencé à faire des choses que j’aimais par le passé. Pas toutes mais c’est un début. Je n’ai jamais eu aussi hâte d’écrire sur ma vie depuis longtemps. Peut-être que demain je clôturerai le chapitre sur Tommy mais faut pas pousser. J’ai le temps. Tout le monde s’est déjà dit cette phrase un jour. Plus je grandis, plus cette phrase change de sens. Elle devient jaunit. Car nous n’avons plus le temps à rien, tout n’est qu’à la précipitation. Lorsque j’étais plus jeune, on m’avait dit de profiter. Profiter de cette jeunesse, y goûter tant qu’il était encore temps. Mais je voulais grandir, être une adulte. Maintenant que j’ai changé d’avis et qu’il me reste encore quelques années, j’ai l’impression que le temps me file entre les doigts. Je n’ai pas vu cette année scolaire passer et j’ai encore du mal à croire qu’on est en 2013. Suis-je la seule à être autant perturbée par cela ? La notion de temps me dérange. J’ai encore l’impression que c’était hier la mort de M.J. Hier que les tours Jumelles s’étaient effondrées, hier qu’il me faisait cours tandis que je m’entichais de lui, hier que j’avais commencé ce projet d’écriture. Nous y voilà. J’ai le sentiment d’avoir ralenti, franchement, trop dépassée. Alors demain je me donne deux objectifs bien définis : finir ce livre et terminer un autre. Aussi, dépasser mes limites. J’aurais peut-être encore plus de courbatures mais lorsque j’écris elle n’existent plus. Petit remède miracle !