Espérances
Cette envie d’écrire ne disparaît pas. Au final, elle revient toujours. Je suis simplement dans une phase de réflexion. Une phase où je pense aux expériences que j’ai vécu et celles que je pourrais vivre. C’est alors que je prenais plaisir dans des fantasmes incongrus que j’ai pensé que mon ex, c’est un grand mot, pourrait devenir bien plus que ça et être mon sexfriend. J’ai reparlé avec lui ce matin sur facebook et lorsqu’il n’a pas répondu à mes deux questions (qui ne concernaient pas le sexe) je me suis sentie abandonnée. J’ai été rassurée de savoir qu’il n’était pas fâché contre moi et qu’on pouvait rester amis. J’ai envie de lui parler mais je ne sais pas si mes propos seront mal interprétés. Ils finissent toujours par l’être, dans un sens je veux qu’ils le soient. Bref, je déteste quand on ne me répond pas vite. C’est comme l’autre mec avec qui j’avais renoué le contact. J’ai cru comprendre qu’il recherchait une meuf et notre pseudo amitié était assez ambiguë jusqu’au jour où il m’annonçait qu’il sortait avec une fille. Je me suis attachée à lui bien qu’on ne se parle plus trop. Il m’oublie. Je n’ai pas envie de lui envoyer un sms car c’est toujours moi qui le fait. Au bout du compte, comme le titre de mon précédant écrit l’indique, les gens finissent par vous oublier car au fond ils ne pensent qu’à eux. Pas faux. Pour revenir sur l’histoire du sexfriend, ce n’est qu’une envie qui disparaîtra de mon esprit. Je crois que je suis juste en manque d’affection et que plus que mon ex en lui même ce sont ses gestes tendres, surtout ses baisers dans le cou, qui me manque.
Je me suis beaucoup rapprochée de mon entourage. De mes amis. J’ai, presque, atteint l’amitié suprême, c’est-à-dire avoir une meilleure amie sur qui je peux compter. Désormais ma vie parait moins monotone, moins dramatique. Et, dans sens, ça me pénalise. D’un point de vu artistique. Je n’ai plus cette douleur exagéré qui me poussait à écrire. Car, dans les livres autant que dans les films, tout est exagéré. Poussé à l’extrême. J’ai parfois l’impression de ne rien ressentir. D’être un bloc. Une pierre. Aucunes fissures. Pas de sentiments. Actrice, comédienne. C’est fou. J’suis jeune.
C’est bientôt la rentrée, je pense à mon premier écrit qui s’intitule : "Une vie". L’histoire d’une routine sans goût, sans fard. Si, cette année, je compte plus me consacrer à mes études et à l’écriture autant que la lecture, d’un autre côté j’ai cette envie d’avoir quelqu’un près de moi, plus qu’un ami, un meilleur ami, voire un petit-ami. Quelqu’un qui m’aime. Quelqu’un que j’aime. Une relation quasi fusionnel. La fusion de deux corps, de deux esprits. Seulement c’est peine perdu. Il n’y a rien qui vaille dans mon lycée. Pas de garçons intéressants. Je ne parle pas de beauté. Les garçons beaux ne sortent qu’avec des filles belles et les garçons laids se languissent des filles belles ou sortent avec des chabines, des filles clairs de peau. Ce qui me fait penser que, hypocrisie antillaise en maître, pour certains la beauté résiderait dans la couleur de peau. J’ai eu l’occasion de le constater plusieurs fois. Surtout en présence de ma cousine ou de ma meilleure amie.
Je suis noire. Je suis foncée de peau. Pas franchement belle. Pas ignoble non plus. Alors je me fout bien que des types qui boivent des canettes de bières alcoolisées avachies sur un morceau de béton ne me sifflent pas et ne me demandent pas mon numéro de téléphone. Je veux quelqu’un de passablement beau qui puisse échanger une conversation avec moi sans qu’elle ne dérive inévitablement vers le sexe. Comme avec mon premier copain. J’ai honte en pensant à lui. Je ne l’ai pas quitté en face. J’ai arrêté de répondre à ses appels, ce qui était un regrettable malentendu puisque les deux fois où il a appelé je n’avais pas mon téléphone sur moi. Le pire c’est qu’il habite près de chez moi et que je ne l’ai plus reparlé depuis. Pendant les vacances, après avoir quitté mon ex (celui avec lequel j’ai envisagé d’être sexfriend) j’ai repensé à être avec lui et à lui reparler. Mais je pense que je lui ai fait trop de mal. Il croit sûrement que je me fout de sa gueule car quand je le croise je me mets à rire invariablement. Ce n’est pas de ma faute, c’est nerveux. Je ris toujours dans les pires moments. Lorsqu’au retour du centre commercial avec mon amie sa mère et sa tante nous avons faillit faire un accident, j’étais morte de rire. Quand j’ai assisté au combat d’un mec assez alcoolisé qui, quelque seconde avant faisait le fier en se collant à moi, s’est fait ramasser par un autre gars qui, tout le monde le pensait, semblait inoffensif, j’ai ris encore. Aussi, pour finir, lors des tremblements de terres je me mets toujours à rigoler, prenant cela sûrement pour un jeu. J’ai toujours aimé assisté à la dégradation du temps, la pluie, l’orage, les cyclones...
Pour cette rentrée j’avais l’espoir d’adopté un look "swagg" mais vu les maigres achats que j’ai fait tout tombe à l’eau. Et puis après tout ce n’est pas si grave. Je ne regrette pas ce que j’ai acheté, à l’exception d’un collant beige qui ne va avec aucuns de mes hauts. Tout les bas que j’ai choisi moulent bien les formes dont le cul, bien sûr. J’aime pas mes fesses. Je les trouves raplaplas. Je dois faire du sport. Musclé les fessiers. D’ailleurs je m’y mets ce soir. J’arrête de grignoter, bouffer du pain aussi. Et je dois boire plus d’eau. Je veux un corps de rêve. Un corps plus mince certes mais ferme.
Bref. Je viens de constater que j’avais écrit tout ça. Ca fait un baille. J’ai pas réfléchit à ce que j’écrivais. Tout me revenait bout à bout. J’ai pas calqué ça sur qui que ce soit, pas essayé de me coller une putain d’image à la con.
Je me sens libre. Jeune. Avec un avenir prometteur.
Je sais que je ne sentirai plus ça très bientôt. Alors autant en profiter.